Robomobilité et logistique
L’Atelier prospectif s’intéresse à toutes les formes de robomobilité, à tous les modes robomobiles, qu’ils soient terrestres, aériens, fluvio-maritimes, individuels ou collectifs, publics ou privés, pour la mobilité des voyageurs et le transport de marchandises.
Pour le transport de marchandises, l’Atelier structure peu à peu ses travaux autour de deux axes qui concernent à la fois le changement possible de modèle et la période de transition.
Le premier axe part d’une analyse en termes de maturité des technologies et des modèles d’affaires, qui peuvent laisser penser que l’automatisation du transport débutera et progressera plus rapidement pour les marchandises que les passagers. Dans le cadre de nos travaux, une revue des solutions de robologistique a été conduite par l’IAU Ile-de-France, qui a montré que les briques technologiques et que des solutions de robologistique sont déjà intégrées à toutes les étapes des chaînes logistiques – de l’extraction et production de matières premières, jusqu’à la distribution à l’utilisateur final. Pour certaines filières d’économie circulaire, le recyclage et le réemploi sont également envisagés. Autrement dit, ce mouvement vers la robologistique est déjà largement entamé et va se poursuivre, car il répond à des enjeux de compétitivité logistique largement identifiés, mais pour lesquels des enjeux de régulation publique, de concurrence juste et non faussée entre les secteurs et les Etats, d’organisation des réseaux de transports et de gestion des ressources humaines doivent encore être traités.
Le deuxième axe pointe les incertitudes fortes autour d’une bifurcation entre une trajectoire d’optimisation, comme les acteurs de la logistique en ont l’habitude, ou une trajectoire de rupture qui redessinerait à la fois de nouveaux modèles de logistique et de nouveaux business models. La robologistique est-elle principalement un instrument pour générer des gains incrémentaux en termes de coûts et de délais ? Ou annonce-t-elle, avec d’autres ruptures, une logistique beaucoup plus intégrée, transversale et collaborative, à l’ère de l’intelligence artificielle ? Il y a cette idée que le véhicule autonome rend envisageable des organisations logistiques nouvelles, techniquement possible, mais se heurtant à des freins liés aux jeux d’acteurs (deux concurrents partageant un camion par exemple) ou aux modes de gouvernance (priorité à la mobilité individuelle plutôt qu’organiser les flux de camions). L’Atelier explore les facteurs robomobiles et globaux pouvant faire entrer les territoires et les organisations logistiques dans ces nouveaux modèles, en germe ou à inventer.